Parcours musical
Musicien autodidacte, Jean-Luc Bresson s’est passionné pour la guitare pendant son adolescence. Il a fréquenté la plupart des clubs de musique « folk » des années 70 à Paris, côtoyant nombre de musiciens et se produisant lui-même ici et là. La démarche du guitariste anglais John Renbourn, qui s’orientait à sa manière vers la musique ancienne, l’a particulièrement marqué. Au début des années 1980, il s’oriente vers la guitare classique, suivant avec beaucoup d’attention les enregistrements de Turibio Santos, de Julian Bream, d’Andres Segovia, John Williams, Konrad Ragosnig… Les pièces qui retiennent le plus son attention sont les transcriptions pour guitare d’oeuvres écrites pour le luth à l’époque baroque, de Robert de Visée ou de Sylvius Leopold Weiss, dont quelques pages de tablature étaient reproduites en vis à vis des transcriptions publiées par Andrès Segovia.
Toujours très investi dans sa recherche concernant la musique baroque transcrite pour la guitare, il rencontre au cours des années 90 le luthiste et musicologue Michel Cardin.
Celui-ci lui prodigue de nombreux conseils et il accède ainsi à une multitude d’informations concernant le luth baroque et en particulier l’oeuvre de Sylvius Leopold Weiss. À cette époque, Michel Cardin est entièrement concentré sur ses recherches au sujet du « Manuscrit de Londres », une des principales sources connues concernant la musique de Weiss (ce travail magistral aboutira à la publication de 12 albums). Particulièrement concerné par l’iconographie musicale en sa qualité de professeur agrégé d’arts plastiques, il s’est investi dans de nombreuses recherches concernant les luthistes, à la Documentation du Louvre et à la Bibliothèque Nationale ou encore dans le fonds documentaire de l’Unité de recherche associée du CNRS « Iconographie musicale et organologie ». Il a publié dans un des fascicules de Michel Cardin (volume 10 du « Manuscrit de Londres ») un texte concernant l’évocation très probable de Sylvius Leopold Weiss dans un tableau de Johann Georg Platzer (1704 -1761). L’article argumentant cette hypothèse sera repris ensuite par le bulletin de la Lute Society of America (sous l’égide de Douglas Alton Smith).
Au cours de cette période, Jean-Luc Bresson prend contact avec la Société Française de Luth dont il deviendra le secrétaire de 2006 à 2012. Il participera très activement aux évènements et publications réalisés par l’association de 2000 à 2022 (nombreux entretiens avec des musiciens professionnels, comptes-rendu de concerts, d’enregistrements, de manifestations diverses, organisation d’évènements destinés à faire connaître l’instrument, comme l’exposition sur le luth réalisée en juin 2006 à la Médiathèque des Halles à Paris…). Dans le cadre de la SFL il a publié six recueils de tablatures, transcriptions pour le luth ou compilations de pièces d’un même auteur : 20 pièces de Turlough O’Carolan (2005), 80 pièces faciles pour luth baroque (2007), 60 pièces du Manuscrit de Munich (2009), 55 pièces de Johann Anton Logy (2011), 32 pièces de Turlough O’Carolan (2013), 50 pièces anglaises éditées par John Playford (2019).
Depuis 2002, Jean-Luc Bresson s’est produit très régulièrement en public (seul ou en accompagnement), en particulier dans deux salons mensuels privés, l’un situé dans le 13ème arrondissement de Paris (celui de Daniel de Tourris, fréquenté sans interruption de 2002 à 2020), l’autre à Montreuil-sous-Bois (Association Musicamata). Il se produit souvent, seul ou en ensemble, dans des endroits très divers, tels que médiathèques, centres culturels de la Ville de Paris, librairies, galeries, pubs irlandais, lieux privés, associations diverses…
Le répertoire qu’il interprète est lié à l’histoire du luth baroque, de sa création au début du 17ème siècle, à sa disparition au milieu du 18ème siècle. Ses récitals sont ponctués de brèves interventions concernant l’histoire du luth baroque et de ses compositeurs. Ainsi au cours des dernières années, il a interprété des oeuvres d’Ennemond Gautier, François Dufault, Germain Pinel, Jacques Gallot, Charles Mouton, Jacques Bittner, Esaias Reusner, Johann Anton Logy, Sylvius Léopold Weiss, Robert de Visée… Il interprète également ses propres transcriptions, réalisées à partir d’oeuvres de Turlough O’Carolan, de Louis et François Couperin, Henry Purcell, ou encore Georg Friedrich Haendel… Il lui arrive de compléter ses interventions par de courtes conférences illustrées en projection vidéo, qui prolongent visuellement le contexte musical évoqué pendant le concert.
En 2009 il est entré comme auditeur libre au Conservatoire de Boulogne dans la classe de Frédéric Michel (dont il suit les cours depuis plus de 10 ans), sur le conseil de Laure Morabito (alors responsable du Département de Musique Ancienne), qui lui offert cette grande chance d’apprendre la Basse Continue dans un contexte très bienveillant. Passionné par l’accompagnement au luth baroque, domaine encore très peu développé actuellement, il a joué de nombreuses fois en soutien de chanteurs, flûtistes, gambistes, violonistes…Parallèlement aux récitals qu’il réalise en solo, Jean-Luc Bresson se produit régulièrement au sein de deux ensembles : le trio LE BOIS DES SONGES (avec Gérard Bouvard et Patrice Raynaud) et l’ensemble LES SAUVAGES (sous la Direction de Michel Viktorovitch).
Depuis septembre 2023, Jean-Luc Bresson organise à son tour un salon mensuel à son domicile, proche de la Butte aux Cailles, invitant lecteurs de poésie, poètes, chanteurs et musiciens à se produire. Ces soirées consacrées essentiellement à la musique ancienne, sont souvent l’occasion pour des artistes amateurs et professionnels de préparer de futurs concerts dans un contexte amical de rencontre et de partage.